Je voudrais vous partager ce qui fut pour moi une joie de cet été : Lourdes. J’ai participé une fois encore au pèlerinage diocésain et cela m’a rempli de joie. Celle de la simplicité.
C’est pour moi le mot qui résume le mieux la grâce de ce lieu : Simplicité de Bernadette et de son message qui a la saveur de l’évangile. Simplicité des exercices spirituels comme la procession du sacrement, le geste de l’eau à la piscine, ou encore la procession mariale du soir qu’illumine la multitude des flambeaux.
Simplicité de telle ou telle démarche plus personnelle accomplie par les uns et les autres : prière devant la grotte, chapelet égrainé sur les bords du Gave, visite au Saint Sacrement de la chapelle de l’adoration.
Tout cela est porteur de sérénité et de paix. Et cela se voit sur les visages.
La simplicité pour moi, c’est encore celle des relations entre les personnes : on se regarde. On se sourit. Là, quelqu’un s’écarte pour vous faire de la place. Là, un autre vous adresse la parole.
On se renseigne mutuellement sur un horaire, un lieu de célébration. On se retrouve autour d’un verre. A Lourdes, il fait bon vivre ensemble. Il y a souvent aussi la joie des retrouvailles d’une année sur l’autre : on se connait, et on se reconnaît. On est heureux de se retrouver.
Je me dis que cette joie de Lourdes n’a peut-être rien d’exceptionnel ni d’extraordinaire. Et qu’elle peut sans doute se transporter, se vivre ailleurs. Comme si Lourdes devenait l’apprentissage d’une simplicité à faire naître et à vivre au quotidien. Et s’il suffisait de résister au risque de se laisser manger par les soucis ou la multiplicité des activités pour se garder le temps de la relation toute simple avec les autres : temps de se regarder, de se parler, de partager, de vivre un moment de convivialité.
Peut-être aussi qu’à côté des tâches professionnelles où des engagements associatifs plus compliqués, il nous faut préserver le temps des joies simples : un café partagé, une promenade, seul ou faite avec d’autres, une invitation à un concert, que sais-je encore …
Les ingrédients sont toujours les mêmes : l’intérêt que je porte aux autres, la volonté de partager ensemble, la recherche de la simplicité des relations … Et si c’était là une façon de vivre la pauvreté du cœur dont nous parle Jésus dans l’évangile ?
Et s’il suffisait de se désarmer un peu de ses principes, de ses convictions, de ses défenses et de ses protections pour s’ouvrir à la possibilité d’être tout simplement fraternel avec le plus grand nombre. Je vous laisse y réfléchir.
Père Bernard Card
Comments